Pendant toute la période de mai, nous avons eu le plaisir d’accueillir Bogdana, une jeune ukrainienne de 34 ans qui est intervenue dans plusieurs classes de l’école et du collège pour parler de son pays, de l’invasion russe qui a démarré le 24 février dernier et qui déchire son pays et son peuple.
Bogdana, qui veut dire « Dieu donné » est partie de Kiev il y a 2 mois pour rejoindre la France et sa famille d’accueil qui l’a accueilli pendant plusieurs années dans le cadre de l’association « Les enfants de Tchernobyl ». Après la catastrophe du 26 avril 1986 et à partir de ses 9 ans, elle est venue tous les ans passée 1 mois en France à Saint-Chamond. Des liens forts se sont tissés entre elle et sa famille d’accueil et de cœur.
Dès que la guerre a été déclarée entre la Russie et l’Ukraine, la famille couramiaude a pris contact avec Bogdana pour lui proposer de venir se réfugier en France. Après quelques jours de réflexions, elle décide de quitter l’Ukraine le 17 mars dernier et de se lancer dans un périple de 3 jours de trajet pour arriver en France. La vie en Ukraine devenait de plus en plus dure : sirène tous les soirs, explosions régulières, vitres cassées, bâtiments détruits et une peur quotidienne et omniprésente. Pour autant cette décision n’a pas été simple car ses parents et une partie de ses amis ont fait le choix de rester en Ukraine. D’autres ont fait le choix de partir comme elle et sont aujourd’hui installés en Allemagne ou en Pologne.
Depuis son arrivée à Saint-Chamond elle a retrouvé une sérénité intérieure et de l’apaisement. Elle améliore son français et avec l’aide de sa famille d’accueil elle se construit une nouvelle vie en France. Mais très vite après son arrivée, elle cherche à témoigner et sensibiliser les gens et les plus jeunes sur ce qu’il se passe à 2 000 km de chez nous. En relation avec Johanne PITIOT, enseignante en anglais, le projet est monté et un planning d’interventions défini. L’occasion pour elle de parler de son pays, de ses richesses, de ses coutumes, de la vie au quotidien et de la vie depuis le début de la guerre. En Ukraine, Bogdana travaillait comme aide psychologique pour aider les gens à trouver le bon interlocuteur pour répondre à leur problématique quelle soit professionnelle ou personnelle. Puis, place aux questions et elles sont nombreuses : « C’était dur la guerre ? » « Est-ce que vous avez vu des choses horribles ?» « Vous allez retourner en Ukraine ? » « Comment on écrit Bogdana en ukrainien ? » « C’est quoi votre plat préféré français » « C’est quoi la monnaie ukrainienne ? » …
Un immense MERCI à Bogdana pour son témoignage très riche apporté à nos élèves et les explications qu’elle a pu apporter sur les relations entre la Russie et l’Ukraine. Bonne route dans sa nouvelle vie en France.
Isabelle BEHR
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