Le projet Euroscola a été mis en place cette année 2020 avec le Parlement Européen. Il consistait à participer à une demi-journée de débat, de formation et d’échanges avec d’autres pays européens autour d’un enjeu transnational : l’emploi des jeunes.
C’est ainsi que les jeunes du Parcours Magis ont pu assister pendant 3 heures à des visio-conférences du président du parlement européen et de vice-présidents liés aux politiques jeunesses et de l’emploi.
Cette journée de formation, de conférences et de réflexion commune, menée en français et en anglais, a été introduite dans le cadre des cours du Parcours Magis.
En cours d’oralité, les élèves ont effectué un brainstorming autour de leurs idées pour l’emploi pour faire aboutir une carte mentale de leurs idées pour l’Europe. Ce moment a été l’occasion d’échanger sur la vision de l’emploi, du futur européen et autour des propositions de chacun dans un débat rationnel et contradictoire intéressant.
Puis, ils ont réalisé un débat à partir des professions de foi des partis politiques reçues pour les élections européennes de 2019 pour connaître les positions de chaque partis politiques concernant l’Union Européenne. Cette fois-ci les élèves ont menés le débat en tant qu’ »homme politique » et ont apprécié effectuer ce jeu de rôle. Une première familiarisation à la politique réussie, toujours grâce à l’oralité !
Ils ont aussi appris à rédiger en français et en anglais des « propositions de loi » de manière juridique. Ils ont ainsi pu faire état de leurs attentes vis à vis l’Union Européenne et rédiger des questions pour le Parlement Européen, ainsi que voir les différentes visions du futur l’UE (Europe des nations – Statut Quo – Fédéralisme européen) et ses difficultés (sentiment européen – problème de superposition d’échelons – Brexit – concurrences intra-européennes – déficit d’intégration – incapacité politique et militaire – acéphalie).
Dans le cours transdisciplinaire plus théorique, les élèves ont pu découvrir le fonctionnement du Parlement Européen, l’histoire de la construction européenne, le cheminement des lois européennes, et les différentes institutions de l’UE, une étape primordiale afin de comprendre pleinement le fonctionnement de l’UE avant de recevoir la conférence EUROSCOLA.
Ensuite, les élèves ont pu faire des propositions pour lutter contre le chômage des jeunes. Celles-ci ont été rédigées en français et anglais dans le cadre des cours du Parcours Magis, et publiées sur la plateforme « Young Idea ». Le groupe d’Eva Gaillard, Nina Mayoud, Antonio Zegarra et Cassia Baronnier a notamment pu faire la proposition suivante rédigée en anglais :
« Why not reform and highlight the civil service to insert in a better way the young people into the professional life ?
It could make possible to employ the young people right after their studies and enable them to be insert into the working life by giving them a concrete opportunity (like an experience in a european/international NGO, or in an administration) still based on volunteering (they could give a commitment grade and/or a bonus for good behaviour). We could also create platorms or organize meetings to help young people to plan thier orientation on this point. »
Le groupe de Martin Rullière et Lucas Yeretzian s’est aussi illustré par sa proposition concernant la reconnaissance de l’oralité, que je ne peux que soutenir. Mes élèves prennent la relève !
Voici une partie de leur proposition concernant cette mesure déposée sur le site du Parlement Européen des Jeunes :
« Nous proposons de rendre obligatoire les heures d’oralité qui manque cruellement aux élèves aujourd’hui. Ces heures seront imposées aux élèves au même titre que les heures d’orientation. Mais que propose cette nouvelle matière inédite en France ? L’oralité apprendra aux étudiants à réaliser un CV, à rédiger une lettre de motivation, à se préparer aux entretiens d’embauches fondamentaux pour l’insertion en entreprise, mais également à comprendre et apprendre l’Art Oratoire pour pouvoir convaincre et émouvoir par la parole. Ces heures d’oralité aboutiront à une découverte professionnelle comme les stages effectués au collège. La seule différence réside dans le fait que les élèves seront dans l’obligation de passer un entretien d’embauche pour pouvoir connaître le métier qu’ils souhaitent découvrir. Grâce à l’oralité les étudiants passeront plus sereinement leurs futurs oraux et auront donc de l’avance sur ceux qui n’ont eu aucun entraînement sur ceux qui n’ont eut aucun entrainement. »
Enfin, les jeunes ont aussi pu poser des questions au Parlement Européen et échanger avec d’autres pays.
Nous avons également fait un retour réflexif sur ce que nous avions vécu. Les élèves ont trouvé que les conférences étaient de qualité et que le côté interactif, avec des sondages, des votes et des traductions en français étaient vraiment réussi. Cependant, le grand nombre de participants ne nous a pas permis de parler, de poser une question et certains pays européens n’ont pas forcément joué le jeu de l’Europe en posant des questions qui correspondaient aux intérêts de leur propre pays … De même, en cette année de coronavirus nous n’avons pas pu aller à Strasbourg comme prévu.
Parfois les réponses de l’Union Européenne ont été trouvées très décevantes. A part être une agence de voyage avec Erasmus, l’UE ne semble pas avoir de « vrais » projets pour l’emploi et les jeunes étaient assez surpris de découvrir que tout était soumis à leur « responsabilité individuelle ». Ils ont trouvé le discours très « politique ». La perspective critique et propositionnelle que nous avions engagée n’a pas pu être globalement entendue, mais l’expérience a forgé un regard critique et a permis à chacun de comprendre le fonctionnement de l’Europe.
Dans tous les cas, les élèves ont pu appréhender de manière concrète, les chapitres les plus complexes du programme du cycle terminal et ceci de manière transversale (juridiquement, historiquement, politiquement, économiquement) : L’Union Européenne. Sibylline, l’organisation européenne, avec ses réussites et ses échecs a pu être comprise par les élèves, qui ne sont pas restés apathiques devant elle, mais qui ont su faire émerger des propositions pour l’améliorer mais aussi pour y apporter une démarche critique.
Les élèves obtiennent aussi un diplôme remis par le Parlement Européen pour leur participation à ce projet, préparé en amont pendant presque 1 mois dans le cadre du Parcours Magis, l’occasion d’enrichir son CV, de faire état de ses expériences et de montrer que le Parcours Magis tient toutes ses promesses dans la valorisation des projets des élèves.
Enfin, l’apport du multilinguisme était aussi intéressant, comme les débouchés et perspectives données aux élèves concernant la publication de leurs propositions … L’Union Européenne les écoutera-t-elle ou restera-t-elle muette et sourde aux volontés de la jeunesse de France ?
Affaire à suivre !
Sylvain BEGON
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